Le coût de production d’Hydro-Québec Production est resté stable au fil des ans de l’ordre de 2-2,1 cents/kWh¹.
En prenant uniquement les actifs « patrimoniaux » dédiés aux consommateurs en 2001, le coût de production est beaucoup plus bas. Les nouveaux projets entre autres pour l’exportation (e.g. Romaine²) tirent la moyenne vers le haut. Le prix payé par l’industrie de l’aluminium pour l’électricité d’Hydro-Québec est plus que le double du coût de production. Ce tarif est suffisant pour couvrir le coût d’énergie (incluant une importante marge bénéficiaire d’Hydro-Québec Production) et les coûts de transport (incluant une marge bénéficiaire d’Hydro-Québec Transport).
Selon le contrat à partage de risques entre le gouvernement du Québec et l’industrie, le prix de l’énergie fluctue en relation avec le prix de l’aluminium. En 2021 et 2022 à titre d’exemple, le prix payé par les alumineries est de l’ordre de 5-5,4 cents/kWh. À cette somme, il faut ajouter 8,96 cents de retombées économiques pour un total de 14 cents de richesse pour le Québec selon une récente étude économique de l’Institut du Québec (IDQ).
C’est supérieur :
• au coût de production marginal estimé pour des nouvelles sources d’énergies renouvelables, évalué entre 6 cents et 11 cents le kilowattheure;
• aux retombées économiques des contrats d’exportation vers New York ou vers l’État du Massachusetts, estimé entre 8 et 9 cents une fois que l’on tient compte des coûts de transport additionnels pour exporter;
• aux retombées économiques des grands centres de données, 3,88 à 5 cents.
Les contrats à risques partagés visent à protéger la compétitivité de l’industrie québécoise de l’aluminium, de même qu’à maintenir sa contribution annuelle, depuis les 10 dernières années, de 3,6 milliards de dollars en dépenses, en biens et services au Québec et ses 35 000 emplois directs face à des concurrents qui sont largement subventionnés et qui évoluent dans des cadres réglementaires moins contraignants (ex. : la Chine, l’Inde, le Moyen-Orient, la Russie, etc.). Ces contrats permettent ainsi de mitiger les chocs de marché dus aux fluctuations des prix du métal et des coûts de l’énergie. La production canadienne a donc pu se maintenir durant la période de bas prix de 2007 à 2021 alors qu’ailleurs dans le monde et près de nous aux États-Unis la capacité disparaissait sous la pression de la domination chinoise et du Moyen-Orient.
Ces contrats permettent à Hydro-Québec d’obtenir un bénéfice supérieur à son coût de production et son rendement autorisé, en plus des retombées économiques pour le Québec. Les prix de l’énergie qui en résultent sont loin d’être les plus bas au monde. En fait, l’industrie québécoise de l’aluminium paie son électricité à un prix proche de la moyenne de l’industrie mondiale.
Variation du prix de l’énergie en fonction du prix de l’aluminium
¹ Rapport annuel Hydro-Québec 2021, p. 123
² Rapport 256 du BAPE, février 2009, p. 44-45